Ottawa janvier 2022 (photo utilisé avec la permission de son auteur) |
Cet éditorial va être long, c'est la beauté du média citoyen. Pas de boss pour te dire quoi faire et de toute façon, un simple statut Facebook n'aurait été qu'une goutte mal comprise dans l'océan de l'opinion que j'ai à partager sur ce sujet. Avant de vous offusquer pour une quelconque raison à propos du texte, prenez au moins la peine de lire jusqu'au bout.
Occupons Montréal Octobre 2011 |
Ce qui se passe en ce moment à Ottawa me rappel beaucoup deux grands évènement auxquel j'ai participé qui m'ont éveillé sur le monde dans lequel nous vivons. En 2011 j'ai fréquenté à plusieurs reprises le campement Occupons Montréal au parc Victoria. C'est là que j'ai pris la pillule rouge pour finalement voir la matrice. L'éveil total aura lieu un an plus tard en 2012 lors du printemps érable.
Rue Berri printemps 2012. C'est plein comme ça jusqu'à De La Commune. Zéro casse. |
La grêve étudiante de 2012 a été un soulèvement majeur qui en bout de ligne a fait moins de dommage matériel qu'une seule émeute de la coupe Stanley. La perception de plusieurs d'entre vous est certainement autre mais voyez-vous, moi j'y étais, sur place avec ma caméra, plus de 200 fois. Ce que je voyais sur les lieux et à la télévision à mon retour était tout autre.
Souvent, la police ordonnait le dispersemment de la foule après avoir bloquée toutes les issues possibles. Suivi de ça. |
Je pourrais écrire un livre sur 2012. Ce qui au début était une revendication étudiante pour les frais de scolarité est vite devenu un mouvement de protestation populaire face à la réponse du gouvernement Charest à coup de Loi illégal (Loi 78), le règlement municipal bidon P6 (Toutes les causes ont été rejetées en cour municipale au final.) et la violence disproportionné des forces de l'ordre envers ceux et celles qui exercaient leurs droit garantie de manifester pacifiquement.
Ste-Catherine avril 2012. Je me fais charger par l'anti-émeute pour être sur la rue à 2 pouces du trottoir. L'autre photographe c'est ramassé sur le cul! |
Les étudiants n'ont malheureusement pas le poids politique du payeur de taxe moyen, toute la sauce leur sera garochée dessus pour tenter de les ramener à l'ordre. Intimidation physique, harcèlement psychologique de ceux et celles les mieux connus en dehors même des manifestations, arrestations arbitraires, provocation par des agents en civil ou des indics et j'en passe. Oui, j'ai vu ça de mes yeux, plus qu'une fois. Toutes ces mesures auront des effets sur plusieurs mais une qui n'était pas prévu c'est que les coups de matraques et les gaz lacrymogènes ont aussi motivés plusieurs à ce politiser alors qu'avant, il ne s'en saurait pas soucié. Où je veux en venir avec tout ça c'est qu'aujourd'hui, ces mêmes étudiants de 2012 sont abasourdis par le manque de réaction au mouvement des camionneurs par les autorités alors qu'eux pouvait se faire tabasser à coups de pieds et de matraques par deux policiers filmés par 4 caméras en même temps et que la plupart des gens s'en balancent. Il y a plusieurs facteurs derrière le pourquoi.
Ils ont pas aimés sa pancarte. En réalité, c'était un sort souvent réservé aux militants isolés. |
Comme mentionné plutôt, c'est plate mais le payeur de taxe moyen a plus de poids politique. Oui, tout le monde payent des taxes, c'est une question de nombres et de perception. C'est un bum qui vie dans sa van qui vous le dit. Le fait aussi que les camionneurs sont un maillon essentiel de la chaîne de distribution n'est pas rien. Les derniers mois ont démontré la fragilité de cette chaîne. Mais plus que tout, c'est l'écoeurantite aigu que tout le monde ressent après presque deux ans de pandémie. Personne n'a été à l'abri d'une consèquence ou d'une autre de l'astie de covid. L'ennemi commun est toujours rassembleur. Ceci inclus les policiers sur le terrain qui s'identifis aux doléances(Fait à noté, en 2012 il y a eu des policiers qui ont relâchés des militants qu'ils devaient apportés en détention). Tout mais tout le monde est éssouflé sur le terrain. La gestion de crise était une douce drogue pour moi, j'étais un junkie, mais je voudrais pas être à la place de ceux et celles qui gèrent cette crise. Pas évident pour personne.
Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot ou un anti vax, ça irait mal entre moi et ma blonde qui est infirmière en santé publique. Je crois fermement que le gouvernement du Québec fait son gros possible mais que oui, ils ont échappé la balle à l'occasion. Le fédéral, sur le tard un peu à plusieurs occasions. Mais pas au point de vouloir contrôler le peuple comme une dictature.
En contrepartie, je suis absolument pour le droit de manifester pacifiquement contre ces mesures et d'exprimer son désaccord. C'est un droit garanti par la Charte des droits et libertés, même si ça dérange. La rue et le droit de la prendre fait parti intégral d'une démocratie quoi que peut en penser Pauline. Bien que je suis convaincu que la plupart des mesures misent en place soient nécessaires en ce moment, il est important de rappeler au gouvernement que ce genre de pouvoir vient avec un bémol et qu'il ne devra pas oublier qu'un jour, ces mesures devront être retirées aussitôt que possible. C'est le rôle de ce genre de manifestation même si elle n'atteint pas son but dans l'immédiat.
Pour ceux et celles qui sont sur place et qui sont là pour les bonnes intentions, bon courage. Pour les quelques crétins qui sont sur place, je comprend qu'ils sont mis à leurs places par la majorité des manifestants(Je ne suis pas là, mais j'ai des contacts.). Au niveau média vous comprenez maintenant la frustration des militants de 2012 qui se sont fait salir par les médias de masse. Le but étant de diviser et vendre des annonces. Faites comme nous et appropriez-vous le message. Photographier, filmer, diffuser et publier souvent. Tout les outils sont là. J'invite mes camarades de 2012 à soutenir la démarche même s'il ne sont pas d'accord avec le message. De ce que je comprend, il se passe une magie sur place que l'on peut vivre qu'à de rares occasions quand des gens bien intentionnés se rassemble pour revendiquer et ça, c'est ce qui est important.
Même si je ne suis pas d'accord avec ton opinion, je suis prêt à mourir pour ton droit de l'exprimer.
Fin de l'éditorial
Gerry :)
Ta dernière phrase est puissante !!
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