Wednesday, July 13, 2022

La Gaspésie, le ying et le yang


 La Gaspésie est un rituel de roadtrip Québécois depuis longtemps. Des boomers et des X se rappeleront avec nostalgie d'un tour de la Gaspésie dans un grosse bagnole américaine. Chaque arrêt époustouflant de beauté et une chance d'avoir de l'air frais après avoir roulé des heures avec le bonhomme qui fume en avant les vitres fermés tout en tenant un sac dans ses mains pour palier à l'inévitable. Après avoir vu le sacro-saint Rocher Percé et acheter quelques souvenirs comme une casquette de capitaine cheap ou un matelot sculpté d'un artisan, on complètait la boucle pour fièrement clâmer avoir fait le tour. La belle époque. Normal que ces mêmes enfants et leurs petits enfants friant de vanlife fassent la même chose, moins la boucane et le mal de coeur constant. Je l'ai moi même fait pour le premier roadtrip avec ma van en 2014. Le choix était aussi évident qu'une carte CAA avec l'achat d'un Westfalia*.

Pour vrai, j'y suis allé.

On se souvient tous du bordel de l'été 2020 et 2021. La pandémie, la fermeture des blocs sanitaires et la marée de quelques urluberlus sans civisme qui ne pouvaient pas aller à Wilwood ont gâchés la sauce pour tout le monde. Les villes du coin comme Percé ont mis en place des interdictions de dormir dans son véhicule dans un endroit autre qu'un camping qui ciblait directement la vanlife. J'ai longuement écrit sur le sujet, je ne m'attarderai pas plus là dessus. Plusieurs autres villes du Québec ont fait de même dans les mois qui ont suivi.


Cet été, un couple de vanlifers s'est payé le même roadtrip malgré la quantité industrielle de panneaux d'interdiction qui ont fait une petite fortune à un fournisseur d'enseigne pour couvrir la Basse-Gaspésie. Un soir à Carleton-sur-Mer, ils ont un problème mécanique et demeure pour la nuit dans un stationnement publique où ils ont passé la journée malgré un tel panneau mais qui n'affiche pas d'heures applicables. Aux petites heures du matin, deux personnes en civil cognent de façon insistante sur la van. Les deux individus ont une carte d'identité de la Ville. Le chauffeur répond en expliquant la situation et explique la raison de leur présence. On lui demande une pièce d'identité et il la fournie croyant que ce geste aidera à corroborer son histoire puisqu'il n'est pas du coin. (Un mécanicien trouvera une roue qui allait se détacher quelques heures plus tard.) La personne prend en note ses informations, lui remet le document et quitte. "Est ce que je vais recevoir un ticket?" lance le conducteur aux deux inspecteurs. "Probablement." est la réponse. En effet, un constat était dans leur courrier au retour. 153$ pour avoir dormi dans un véhicule dans un endroit publique. Avec le prix de l'essence et le temps qu'une contestation impliquerait, le constat a été payé. Un facteur non négligeable quand ce règlement a été voté selon moi.


La Basse-Gaspésie c'est une trappe à touristes, désolé de vous l'apprendre si vous ne le saviez-pas. Des trappes à touristes j'en ai visité de façon volontaire à quelques reprises et des bonnes. Salem au Massachussetts et Tombstone en Arizona pour ne nommer que celles là. Bien que le but est qu'on veut mettre la main sur votre fric, on le fait de façon évidente et on se fend en quatre pour être le plus accueillant possible. Ce qui nous amène au yang qu'est la Haute-Gaspésie au ying de la Basse. 

Un courant d'ouverture à la vanlife semble déferler sur la région le long du Saint-Laurent avec des accomodements plus que raisonnables et même un sérieux efforts pour des arrêts dodo. Le camping de Saint-Maxime qui offre l'accès à ses douches aux voyageurs sans prendre un terrain en est un bel exemple. D'ailleurs, plusieurs régions s'ouvrent à la vanlife en réalisant son potentiel économique et le fait que les vanlifers ne sont pas en que des bougons. Après les interdictions, enfin de l'ouverture.


Plusieurs options sont possibles maintenant à travers le Québec. La Mauricie, le Saguenay-Lac-St-Jean, la Côte-Nord, et une multitudes de petits villages comme Saint-Urbain dans la close Charlevoix nous attendent à bras ouvert.

Le prix de l'essence, les taxes touristiques(pas juste en Basse-Gaspésie mais à Tremblant aussi.) et les interdictions doivent faire partie intégral de votre planification pour un roadtrip qui vous rendra heureux ou heureuse. Si vous voulez dépenser 600$ et plus d'essence pour voir le Rocher Percé, prévoyer des campings dans votre budget. Une option plus économique est de vous trouver une réplique miniature de la fameuse roche et prendre des photos avec peu importe la rive où vous êtes. Je blague mais bien que c'est beau là-bas, préparez-vous à dépenser pour votre gîte à moins d'être furtif niveau Keywest.

*Je n'ai rien contre les Westfalia. Les blagues sont juste trop facile et j'en ai pleins! 

Bonne route!

Aspirer à inspirer avant d'expirer.

Gerry :)


1 comment:

  1. Au fil des ans la Gaspésie à connu ses hauts et ses bas au niveau touristique. C'est vrai que c'est une trappe à touristes. Si cette région continué à abuser des touristes. Ceux ci vont peut être se diriger vers d'autres régions tout aussi belle et plus accueillante. Merci pour tes blogs et bonne route.

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