Tuesday, October 6, 2020

Un Montréalais à Québec




Ceux et celles qui me connaissent savent que je suis un Montréalais pur et dur. J'ai toujours clâmé que je ne quitterais jamais ma Ville tordue et bien aimée. Mais la vie se charge souvent de pitcher un wrench dans tes meilleurs plans et faut avoir l'ouverture d'esprit parfois de suivre le courant et pas de se battre avec.


C'est le coeur qui m'a amené de l'Arizona à Québec en avril dernier en passant par une quarantaine de 14 jours à Terrebonne. Go with the flow était à l'ordre du jour en ces temps incertains. J'avais visité Québec 2 fois en tant que touriste. À part les radios poubelles et les Nordiques, je ne connaissais pas grand chose de la Capitale-Nationale. Fait cocasse, à moins de 30 secondes de pouvoir synthoniser un poste de radio de Québec, j'ai eu droit à du Montréal bashing. Hahaha!


Découvrir une ville en tant que touriste et la vivre avec la personne qui nous est chère à plein temps, c'est pas du tout la même chose. On découvre ce qui fait de Québec la ville qu'elle est et de ce qui fait de soi un Montréalais! Mettons que c'est pas du tout le même beat, c'est bien différent et ce, bien au delà d'une équipe de hockey.

Les différences sont subtiles mais elles sont là. Peu à peu elles vous frappent en pleine face plus on y passe du temps. On parle beaucoup franglais à Montréal au point où même ma blonde a de la misère à me comprendre parfois. Mon anglais m'a servi une seule fois en 6 mois. Les gens sont agréables et pas mal moins stressés. Même la police est approchable et de ce que j'ai vu de leurs interventions, humaines. Je suis resté surpris de les voir patrouiller, (Pas conduire, il y a une subtile différence entre les deux) avec les fenêtres de l'auto patrouille ouverte.

 



Contrairement à Montréal, la Ville de Québec n'a pas passé son patrimoine bâti au bulldozer à la moindre excuse. Son cachet architectural ne se trouve pas seulement dans le secteur touristique du vieux mais se trouve encore bien conservé et vivant dans les quartiers autant riches qu'ouvriers. Un plaisir pour les yeux et l'esprit. Des résidents fiers qui m'ont même invité à prendre leur demeure en photo.

En parlant de bulldozer, la ville de Québec a un talent pour faire les travaux routiers. Les travaux sont fait rapidement et ne traînent pas en longueur. Repaver une sortie d'autoroute en moins de 48 heures c'est du jamais vu pour moi. D'ailleurs, les nids de poules sont rarissimes. Quand je parle d'un autre beat, ça inclut aussi les conducteurs de Québec. Chill et pas pressé est la devise. Ma main montréalaise à klaxon doit encore se retenir chaque jour quand le gars en avant de moi prend 3 secondes avant de réaliser que la lumière a changé au vert. Pas besoin de réflexe de pilote de chasse pour conduire dans la capitale.

Québec est un gros village et je m'y plais énormément. J'avais commencé une reflexion de déplacer ma base d'opération en région l'an dernier. Le destin s'en est chargé pour moi. J'y ai même trouvé du travail dans un centre estéthique automobile. Ma nouvelle carrière se porte bien et j'ai la chance d'apprendre un nouveau métier dans le domaine de l'automobile.


Est ce la fin de la vie nomade pour moi? Pas du tout. On a beau être un nomade mais parfois il faut prendre le temps de s'arrêter un temps à l'endroit où l'on arrive. Je fais une pause en appréciant ce qui s'offre à moi au moment présent, ne sachant pas ce qui nous attend loin dans le futur. J'en profite pour refaire une santé à ma van lorsque le temps sera venu pour reprendre la route pour un brin. J'ai la chance d'avoir une compagne qui comprend le besoin de l'aventure même si elle ne peut m'accompagner qu'à temps partiel pour le moment.

Je m'ennuie pas des cônes oranges et des détours dignes des 12 travaux d'Astérix de la métropole. Les bouchons de circulation à toute heure du jour non plus. Je m'ennuie de mes enfants, mes petits enfants et du reste de ma famille mais on a souvent l'occasion de se voir. Pas de Wendy's à Québec et je n'arrive pas à trouver un sous-marin steak/fromage/pepperoni pour sauver ma vie. Au bout du compte, je suis bien.


Je vais vous revenir là dessus quand je vais commencer à vivre mon premier hiver à Québec. Va falloir que je regarde la température à Saguenay maintenant pour me consoler!

Bonne route


Gerry :)