Monday, August 30, 2021

Gèrer sa peur en vanlife, salut Ginette :)


 Il y a deux semaines, j'ai été invité comme conférencié à un van meet par une de mes lectrices de longue date, salut à toi Ginette. :)

Plusieurs avaient des questions concernant la sécurité de leur personne alors qu'ils et elles font du boondocking. Un questionnement absolument légitime peu importe que vous soyez seul ou en couple. J'ai déjà écrit sur le sujet mais pour le bénéfice des nouveaux lecteurs et lectrices de mon blog, je m'y remet. Ça va vous évitez aussi d'aller creuser plus loin dans mes vieux articles.

Pas un bon spot de boondocking

Vivre en gitan requiert une prise de conscience que vous êtes plus vulnérable que lorsque vous vivez entre 4 murs barrés à clé. Je vous dit pas d'être parano à en perdre le sommeil. Mais, il faut être un tantinet allumé à différents niveaux sur son environnement immédiat, son équipement et même sa personne. Être aux aguets un minimum quoi.

Prenons quelque chose de simple, où sont vos clés? Rien de pire que de devoir chercher ses clés quand on doit partir vite ou de les oublier dans le véhicule et qu'on barre les portes. Le premier retarde une extraction rapide et le deuxième est chiant. Vos clés de véhicule sont les clés de votre maison et devraient être sur vous et accessible en tout temps.

Être allumé sur son environnement immédiat aide énormément à amoindrir les risques. La sécurité passe toujours par la gestion de risques. Vous trouvez un super de beau spot gratos sur le bord de l'eau. Les bouteilles vides, la trace d'un feu de camp et des graffitis sont des drapeaux rouges qui devraient vous faire réaliser que vous allez vous planter en plein dans un endroit où les locaux viennent chiller. Attendez-vous pas à passer une nuit tranquille. Sans ces indicateurs, fiez-vous à vos tripes. Pour une raison non évidente les papillons dans votre ventre ne sont pas content et la place ne dit rien de bon? Allez ailleurs. Aucune raison de rester sur place pour découvrir pourquoi à moins d'être en quête de sensation forte. Peut importe où vous êtes, bonne vibes ou non, toujours garder le poste de pilotage dégagé et accessible pour pouvoir déguerpir au plus vite. Je ne prône pas l'idée de laisser les clés dans le contact, ça pourrait être tentant pour un voleur de véhicule.

Pour ce qui est de l'auto-défense, avoir un couteau ou une fausse arme à feu est la pire solution. Pointer une arme devant un prédateur potentiel sans l'intention de s'en servir à son maximum, surtout sans formation, n'aura aucun effet et au pire, sera retournée contre vous. Votre meilleur défense est de vous pousser le plus vite possible vers un endroit sûr et chercher de l'aide. Ne soyez pas gêné de crier, pousser, courir ou même frapper si nécessaire pour vous sortir d'une situation où votre intégrité physique pourrait être menacé.

Vivre la vie nomade demande d'être alerte et prêt à plusieurs éventualités, incluant les moins urgentes comme trouver une toilette. Enfin, un niveau moins léthal d'urgence. Si vous comprenez ceci, vous avez déjà fait un grand pas pour faire baisser votre anxiété. En parlant du hamster qui tourne sur sa roue dans votre tête, faites le travailler pour vous. Il est bon pour vous faire penser à tout ce qui peut aller mal. Pour chaque scénario, faite lui trouver une solution/plan B/#commentjevaismesortirdecettemardelà. Une catastrophe à la fois.

Merci encore à Ginette pour cette superbe fin de semaine sur le bord du fleuve. La vibe était excellente, à la El Campo 1.0, et ce fut un plaisir de rencontrer plusieurs lecteurs et lectrices. On refait ça c'est certain.

Bonne Route

Gerry :)





 

Sunday, August 22, 2021

Au revoir douce et belle ville de Québec

Il y a presqu'un an et demi, le destin m'a amené du désert de l'Arizona à la Capitale Nationale. Une femme extraordinaire m'a ouvert son coeur et sa demeure au moment où notre société commençait à vivre une crise sans précédent arrosé d'une grande dose d'incertitude.

Malgré le nuage apocalyptique de la pandémie au dessus de nos têtes, c'est avec beaucoup d'amour dans le coeur que j'ai eu le privilège de vraiment découvrir Québec, la vraie. J'avais, comme plusieurs, connu la ville via ses trappes à touristes et ne connaissait de son âme que les ragôts de sa radio local, incluant le Montréal bashing. D'ailleurs je n'avais pas été surpris à mon arrivé d'en entendre trois minutes après avoir synthonisé mon premier poste de Québec.


J'y ai découvert sa beauté au-delà des sites touristiques comme ses quartiers ouvriers qui ont encore ce charme d'autrefois qu'on s'est acharné à démolir à Montréal. Mais plus encore, le charme de ses résidents qui sont sympathiques à outrance. Même les policiers de Québec ont une humanité qui m'a impressionné au plus haut point. Rouler sur des routes relevant du tapis sans l'omni présence des cônes oranges aura été un plaisir à en faire oublier son hiver rigoureux. Hiver qui somme toute, selon ma source, n'aura pas été si pire.

On dit souvent qu'être à Montréal, c'est d'être proche de tout. En réalité, c'est une question de perspective puisqu'il faut définir ce tout. Québec aussi est proche de tout. Le Saguenay, le Bas-St-Laurent, la Beauce, Charlevoix, etc. Il faut aussi prendre en ligne de compte que si vous voulez voir un ours en forêt, c'est possible à 35 minutes du Vieux-Québec. La nature sauvage est proche comparé à Montréal où l'on doit passer par Laval, Blainville et St-Jérôme avant d'avoir la chance d'être pris à faire le mort dans le bois.


Le temps passé à Québec aura été une superbe aventure dont je ne suis pas près d'oublier. Une aventure de découverte de gens, de lieux, d'histoires, de bouffe, de culture, de moi même et d'une personne fantastique qui m'y a accompagné. Bien que nos chemins ont biffurqué dans des directions différentes, je n'ai que de la gratitude envers elle.

C'est sans amertume et avec une âme comblée que je retourne tranquillement cette semaine à Montréal pour retrouver mes proches. Je vais prendre deux semaines de vacances avant de me trouver une autre job et continuer la rédaction de mon livre. Ma première sortie sera dans Chinatown. Entre deux photos de rue, j'irai retrouver ma table chez Sumo Ramen commander mon plat de WonTon sachant que dans un 4 1/2 de Ste-Foy,  il y a beaucoup mieux.

Bonne Route

Gerry :)

Monday, August 16, 2021

Les cr%$$ de génératrices, la saison 2021


 Je ne savais que trop attendre de la présente saison suite au bordel de l'été dernier et des multiples levées de boucliers à coup de règlements parfois discriminatoires par des villes et ou même une MRC entière, enfin presque entière.

Laissez-moi être parfaitement transparent, je n'ai pas vraiment voyagé loin cet été. Par contre j'ai pu voir par moi-même quelques trucs, collecter des informations via mes contacts et j'ai fait des suivis. Le résultat est plutôt inattendu.

Du côté des vanlifers, il semblerait que nous avons créé très peu de vagues négatives. Plusieurs m'ont rapporté que les endroits de boondocking étaient très propres. Un suivi auprès de St-Urbain qui a aménagé pas un, pas deux mais trois oasis pour boondocker sur son territoire dans le désert nomadique de Charlevoix, révèle qu'à l'exception de quelques feux de camp illégaux, tout c'est bien passé à date.


J'ai eu très peu d'écho de la Gaspésie. Je ne sais pas si la région a été boudé mais les élus ne sont pas montés aux barricades médiatiques cet été. La Côte-Nord a poursuivie sa politique d'accueil à bras ouvert et plusieurs en ont profité pour tomber en amour avec la région. Exception de Natasquan qui oblige le camping municipal ou de payer dans une zone de débordement. Tadoussac aurait même ouvert un espace pour les vr autonomes, vous m'y verrez pas plus. Tout le monde étaient inquiet pour l'achalandage mais la région est tellement vaste que ça n'a pas été un problème.


La surprise cette année fut le nombre important de gros vr qui se sont lançés dans le boondocking. Classe A, gros pick up avec roulotte fifth wheel et autres bungalows sur roues du genre ont envahi non seulement les Walmarts, mais les autres endroits normalement occupés par les petits véhicules autonomes. Un parc sur le bord du fleuve où les résidents peuvent stationner en regardant l'eau devant eux a été pris d'assaut par de nombreuses roulottes. 10 places de stationnement prisent par un fifth wheel avec auvent, table, chaises, tapis, bbq et...la maudite génératrice pour faire un café. Génératrices infernales qui m'ont même suivi dans le havre de paix que devrait être le village Go-Van dans la baie de Beauport où elles sont interdites. Faut dire que celle là, c'était pour faire cuire du bacon. Les trois énormes classe C en utilisaient seulement une au moins.

Au-delà du fait que ces mastodontes ont pris la voie du boondocking sans en appliquer le code d'éthique qui aura l'impact que nous savons, je crois sincèrement qu'une opportunité s'ouvre pour la vanlife, à un certain degré.

Le stationnement plein à craquer de gros vr au point d'empècher les clients de se stationner au Walmart de Rivière-du-Loup a révelé un impact direct sur les terrains de camping environnant, ils ne sont pas pleins! Plusieurs ont commencé à offrir des terrains sans services à des prix raisonnables et commencent à s'adapter à la réalité du vanlife. Nous ne fréquentons pas régulièrement les campings mais soyons honnêtes, à un prix décent on se paye tous une pause agréable à l'occasion. Je crois que les campings commencent à réaliser que la vanlife peut représenter un bassin de clients lucratifs. À suivre.

Pour le gentil monsieur avec sa grosse fifth wheel devant le fleuve, j'ai pris la peine de jaser avec pour lui expliquer les conséquences de son geste. Il s'en balançait bin raide. "J'veux voir l'eau moi!". "Profites en. Il y a des bonnes chances que tu pourras pas l'an prochain." fut ma réponse.

Bonne Route

Gerry :)

Thursday, August 12, 2021

La canicule en vanlife

Elvis was here

 Se garder au chaud c'est une chose mais survivre une canicule en van c'est une autre paire de manches. Je vais partager avec vous mes stratégies pour passer au travers l'indétournable de chaque été. Au delà d'avoir d'excellents amis qui peuvent vous offrir un hébergement climatisé, il y a des trucs pour maintenir son indépendance et rester comfortable.

Deux maillons de chaîne vissable

Pour pas une cenne, trouvez-vous de l'ombre, une surface autre que de l'asphalte et du vent. Un stationnement de Walmart étant la pire option, un endroit sur le bord du fleuve fera des merveilles. Garder toutes les fenêtres et portes ouvertes est un must. Facile le jour mais quand on dort c'est moins évident.  Pour environ 5$ de quincailleries, il est possible de garder le hayon arrière ouvert partiellement et sécurisé sur une minivan. Dans une van pleine grandeur, un ventilateur de toit est vital.


Parlant de ventilateur, en avoir un qui pousse de l'air directement sur vous fait beaucoup de bien. Celui sur la photo est alimenté via une prise USB. Un achat récent de 12$ chez Walmart qui vaut de l'or.

En temps de canicule, le corps a besoin d'au moins 2 heures de répis par jour pour prévenir un coup de chaleur. Les piscines municipales sont d'excellentes options ainsi que les centres commerciaux ou bibliothèques qui sont également climatisés pour prendre une pause de la vague de chaleur. La plupart du temps, gratos!


Dans la catégorie grosse Cadillac cheap, il y a la solution Motel. J'ai un fond d'hébergement d'urgence en cas de pépin. Étant écoeuré de cuire dans ma van, j'ai pigé dedans. Puisque le temps n'est pas un facteur pour ce genre d'urgence, on peut prendre le temps de se magasiner un endroit pour le moins d'argent possible. Le fait d'être mobile augmente les choix. Le Québec regorge encore de petit Motels familiaux pas chères. Propre, 4 murs, un toit, salle de bain et clim sont les critères de base. Le reste on s'en balance comme de sa première tuque.

Une occasion en or pour reprendre son souffle, faire le ménage de la van, recharger les batteries, chiller et prendre 3 douches dans la journée si ça te chante. La grosse vie sale quoi dans un décor enchanteur, si vous êtes chanceux, digne d'Elvis Gratton avec un 8 track dans la tête de lit.

Oubliez pas de boire de l'eau régulièrement.

Bonne Route

Gerry :)


Monday, August 2, 2021

Plan B, une histoire de merde

 

34 heures avant "l'incident"
Si vous êtes du genre facilement offusqué avec des lunettes roses, passez votre tour. Pour ceux et celles qui comprennent que parfois il y a urgence quand on commence soudainement à voir le monde avec une teinte de brun, je vais parler des vrais affaires. Le numéro 2 inattendu.

Je me suis toujours peté les bretelles que j'avais une petite toilette d'urgence "au cas où" dans le Ninja Gris quand on me demandait si j'avais une toilette à bord.

Mon kit d'urgence

Le gag, c'est que je l'ai jamais vraiment testé! Voyez-vous, je déteste faire mes gros besoins dans ma van. L'odeur, même si momentannée, à l'intérieur de mon petit chez nous me répugne au plus haut point. J'ai mis au point plusieurs stratégies afin d'éviter à faire usage de mon kit d'urgence.

Je connais bien mon système digestif afin d'éviter certains aliments qui n'aiment pas faire de long séjours dans mon estomac. Bacon, poutine, oignon cru sont des bombes à retardement avec des mèches très courtes dont la consommation exige l'accès à des toilettes à proximité lors de l'éminente ouverture de la soute à bombe.

Hier fut un cas d'espèce déguisé que je n'ai pas vu venir. Souper classique de célibataire paresseux. Chips, fromage en grain arrosé de ramen aux crevettes cheap trouvées dans un Provigo de Sorel. J'embarque sous les couvertes pour la nuit, tout va bien. Je suis dans un stationnement avec zéro accès à une toilette.

Comme une Mazda toute rouillée avec des mags, les ramens manquent le dernier virage de mon intestin pour aller emboutir le fromage en grain. La collision me réveille immédiatement.

"J'vas tu avoir un problème moi???". La question se pose. Les deux vrais toilettes disponibles sont soit à 600m de conduite ou à 3 heures d'attente. Mon bouncer de sphincter en panique informe mon cerveau que ces deux options ne sont pas des options, ça doit se passer maintenant. La police arrive et tout le monde veux sortir par la porte d'en arrière en même temps. C'est un puissant dude mon bouncer mais là, il est à boutte.

Sort dehors en pieds de bas après m'avoir habillé en catastrophe, ouvre le tailgate, sort le kit, l'installe à son spot dans l'habitacle tel que prévu, ouvre le sceau, papier de toilette (cool je croyais ne plus en avoir, on va se passer du papier essui-main.), Febreeze, poudre minipoo, sac... Sac?... PAS DE SAC!!!!!

Fouille dans la semi obscurité comme un malade pour trouver un sac, mais là n'importe quoi. J'étais même prêt à prendre une chance avec un sac du Dollorama mais non...rien.

Trois grandes respirations, une méditation boudhiste, déboutonne le pantalon pour gagner quelques précieux millimètres pour retourner à l'arrière de la van pour sortir un grand sac vert. 

Grand sac vert que par miracle, j'ai trouvé en moins de deux. Deux secondes qui m'ont sauvé car la soute à bombes n'en pouvait plus. J'vas te prendre un 6/49!

Les leçons que j'ai retenu de cette petite aventure avant de retomber paisiblement dans les bras de Morphée? Un, toujours s'assurer que le kit est complet avant de le ranger. Deux, s'assurer qu'il est facilement accessible. Trois, faire au moins une simulation de son utilisation avant qu'un besoin surgisse. Quatre, le fromage en grain est l'élement actif de la poutine.

Bonne Route.

Gerry :)