Monday, December 30, 2019

Le monde parallèle du Ninja Gris.


Vous connaissez certainement le monde parallèle de la sècheuse. Cet endroit mythique qui bouffe à l'occasion les bas gauches de ce monde. Il semblerait que ce portail vers une autre dimension existe également à l'intérieur des vans aménagées.

Construire et aménager son intérieur doit inclure de la planification selon l'usage qui en sera fait. Rare sont les résultats parfaits. C'est en l'utilisant que l'on découvre les côtés forts et faibles de notre planification.

Plus on l'utilise, plus vite on se rend compte que certaines de nos estimations, et bonnes intentions, sont dans le champ. Le rangement est un exemple parfait. On a beau avoir de la place pour ranger tout mais deux choses sont souvent oubliées. L'accès aux dites choses et de la place pour celles qui pourraient se rajouter.

Prévoir de l'espace vide avec tout à bord est une bonne pratique. Si tout ton stock est dans ta van mais qu'il n'y a pas de place pour y mettre un cure dents de plus, c'est pas long que ça va virer en bordel après 3 cossins genre souvenir.

Avoir accès à son stock aussi est très important. Mettre le sel et poivre sous les chaudrons, outils et costume de bain c'est pas trop winner. Il faut s'organiser pour que les choses utilisées souvent soient facile d'accès. Les objets moins populaires ou de valeurs peuvent se ramasser au fond.

Je suis pas le gars le mieux organisé mais quand même, j'y met du mien pour que ça marche. Par contre, il arrive souvent que certains de mes objets sont portés disparus à l'intérieur de la van.

Oui chaque chose a sa place mais il arrive que par mégarde ou par paresse de les ranger immédiatement après usage, certains trucs s'évadent de ma conscience et disparaissent dans ce petit espace.

Fourchettes, cuillères, couteaux de toutes sortes, crayons, livres, gants, tuques, épices, foulards, cables de connections et j'en passent. Pour contrer ce fléau j'ai des doubles d'à peu près tout, quadruples pour les ustensiles, et des tactiques visuels comme avoir un câble rose et orange fluo pour charger ma caméra...que j'ai perdu et retrouvé après des heures de recherche. J'en ai juste un de celui là.

Les doubles c'est bon pour acheter du temps jusqu'à la conclusion heureuse de l'opération de sauvetage. J'en viens à bout. Il me manque un seul truc en ce moment et je crois être proche de le trouver après des jours de recherche. Le bon côté du monde parallèle de ma van? Je fais le gros ménage pas mal souvent.

On se reparle la semaine prochaine du Texas.

Bonne Route

Gerry.   :)

Monday, December 23, 2019

Qu'est-ce que tu désires?



Vivre en bum sur le bord de la mer loin d'un centre urbain, on est en titre de se demander comment qu'on passe le temps. J'ai eu le plaisir et le privilège d'être ici sur le bord du golfe du mexique en Louisianne pendant plusieurs semaines.

Outre les longues marches sur des kilomètres de plage, les levers et les couchers de Soleil à couper le souffle et la faune locale, les rencontres avec des êtres humains extraordinaires de partout fut l'attrait principal. Rire, pleurer, s'entraider et partager nos parcours de vie, un des bienfaits du vanlife, a occupé également une bonne partie de mon temps. Ces gens magnifiques d'ailleurs m'ont marqué à jamais. Nos chemins se croiseront peut être un autre jour je l'espère.

Revenons à ces longues marches sur la plage. Elles permettent des moments de réflexion exceptionnels. C'est le temple vivant ultime pour pouvoir contempler sa vie, le parcour laissé derrière mais surtout celui devant soi. Le vent et le rythme des vagues dictent souvent l'intensité de la réflexion. Parfois à l'occasion, une onde de clarté se pointe débouchant sur un moment Eureka! Hier j'ai vécu un tel moment.

Il y a quelques mois durant une froide soirée d'automne, je suis en discussion avec une personne très allumée. Elle me pose sans crier gare la question suivante: Qu'est ce que tu désires? Pas une question référendaire québécoise à trois chapitres. Une question simple et précise. J'oubli ce que j'ai répondu. C'était probablement simplet et nul. Mon interlocuteur n'était clairement pas impressioné par les réponses. Avoir été une question d'examen à l'école, j'aurais foiré bin raide.

Depuis ce jour le fait que je ne puisse répondre à cette question simple me gosse l'existence. Hier matin, la plage m'a révélé le Saint-Graal, il m'était impossible de répondre à cette question car je n'avais pas la réponse. Qu'est ce que je désir? J'en ai aucune idée. Mais c'est bien sûr!

À l'exception de se nourrir, s'habiller et se loger qui sont la base, la plupart de nos désirs sont influencé, voir même parfois dictés par le cadre social et le bombardement quotidien de toutes sortes de médias. On désir souvent quelque chose qui semble inaccessible. Le désir de liberté en est un. J'ai le privilège d'avoir cette liberté de personne, d'obligations et de mon temps. Beaucoup d'efforts ont été mis à contribution pour atteindre ce but. Par contre, je n'ai pas vraiment pris le temps de déterminer quoi faire avec.

Peu de temps après ce moment Eureka la réponse pour moi c'est formulée. Je désir vivre ma vie comme à l'époque où j'étais jeune enfant. Chaque jour était une aventure. Ma cabane dans les arbres était ma base secrète où je bouffais livres et bandes déssinées pour inspirer les prochaines. Un temps sans soucis de ce que les autres pouvaient bien penser de moi et que je m'entourait d'amis avec les mêmes valeurs que les miennes.

L'ironie c'est que j'y suis presque. Ma cabane a des roues pour m'amener à l'aventure et les gens que je côtois partagent mes valeurs. Il ne me reste qu'à ouvrir mes yeux, mon coeur et laisser les petites poussés que la vie envoie à l'occasion me guider. Ok, les grosses aussi.

Comme Astérix et Obélix, il va arriver que l'on croise des Romains sur notre chemin, ou des bachibouzouks si vous êtes plus Tintin, vers l'aventure. Par chance il y a la potion magique. Nous avons tous nos ingrédients et notre recette pour cette potion, s'agit de vouloir la popotter soi-même.

Qu'est ce que je désire? Être un ti cul qui met sa van sur D pour découvrir le monde et les gens qui l'habitent. Et toi, qu'est ce que tu désires?

Bonne Route

Gerry. :)

Monday, December 16, 2019

Le vanlife à temps plein et gérer le concret vs l'abstrait.


Vivre à temps plein loin de tout, on vient à réaliser une différence fondamentale entre le boulot/dodo d'avant et le nomadisme au jour le jour.

Dans ma vie précédente, je devait faire beaucoup de gestion au niveau du stress, des budgets, de la perception des choses, satisfaire les échelons supérieurs concernant la performance, prévenir les risques, etc. Je parle juste de la job. Dans ma vie privée on stressait sur les comptes et boucler le budget à chaque fin de mois.

Quand tu es dedans c'est pas évident mais tu passes beaucoup de ton temps à gérer des choses qui en bout de ligne ne sont pas vraiment réelles. Des choses abstraites comme des 0 et des 1 binaires d'un compte de banque. Des choses qui en elles mêmes n'ont pas de valeurs réelles.

Quand on simplifie notre vie, plusieurs de ces choses abstraites s'éliminent par défaut. Mais c'est quand on a les deux pieds fermement dans la vie nomade qu'on réalise le changement drastique de gestion des besoins. On passe de choses abstraites à du très concret.


Soudainement les besoins autrefois anodin prennent une toute autre ampleur. Comme s'assurer d'avoir une toilette proche si on décide de bouffer quelque chose que l'on sait fait activer de façon expéditive notre système de digestion. Oui, je parle encore de pipi/caca mais croyez moi, avec la nécessité de pas sentir mauvais, se genre de besoin bouge très vite en haut de la liste quand ça presse.

La gestion des ressources à bord comme l'eau et les ressources externes comme le Soleil pour produire ton courant prennent aussi beaucoup de place dans ta gestion quotidienne. Si tu t'en vas au milieu de nulle part, tu es mieux d'avoir de l'eau et de la bouffe pour le temps prévu. Il y a juste le coyote des dessins animés qui reçoit n'importe quoi le même jour par Acme.

Le secret bien sûr est la planification. Par chance la vie nomade nous donne accès en grande quantité à une ressources qui est rationnée pour la plupart des gens, du temps.

On a pas vraiment le temps de s'emmerder. Garder un oeil sur la météo et notre position pour aligner les panneaux de façon optimale et utiliser l'énergie en fonction des meilleurs moments de lumière. Chercher activement eau, toilettes, buanderie, wifi, spots dodo et j'en passe. Lire notre environnement immédiat pour notre sécurité et toujours avoir en poche un plan B pour absolument tout ne sont que quelques exemples des choses concrètes qui occupe l'esprit d'un nomade à chaque jour.

Un bel exemple de problème concret immédiat s'est produit aujourd'hui. J'étais avec un ami à faire des emplettes à Lake Charles la ville voisine de la plage où je suis stationnaire en ce moment. Les emplettes terminés nous avons reçu une alerte météo pour des tornades sur notre position. Nous avons quitté derechef la ville pour retouner sur la plage. Moins de chance d'une tornade à cet endroit et les débris potentiellement dangeureux sont à un minimum. Les sirènes se sont déclenchées à Lake Charles peu de temps après notre départ et une tornade de catégorie F2 a touché au sol un peu au nord de la ville peu de temps après avec un vent de 140mph. Par chance pour nous, elle s'est dirigée vers le nord. Rien d'abstrait là dedans!

Ceci n'est pas un éditorial de bitchage, c'est une prise de conscience. Si vous voulez vivre l'expérience nomade, je vous jure que vous allez vivre à fond et pour le vrai. Les 0 et les 1 peuvent aller se rhabiller.

Bonne Route

Gerry. :)


Monday, December 9, 2019

Après la campagne et la ville, de retour à la beach.


Au dernier article, j'étais rendu à New Iberia pensant passer un nuit paisible dans le vieux secteur. La vibe était so-so et comme bien des petites villes américaines, l'arrivé des Walmarts de ce monde a presque qu'irradié les commerces aux détails de tout genre. Le centre ville est bien habillé mais sur un mannequin vide.

J'ai donc passé la nuit au...Walmart du coin avant de repartir à l'aventure le lendemain vers un petit State Park sur la côte du golfe dont je vais taire le nom.

Au milieu de nul part je paie mon $3 d'entrée pour découvrir qu'il n'y a pas de douches. Les toilettes sont en stainless style prison d'état et il fait frette en maudit. Pas un chat dans le parc à part moi. Par chance il fait gros soleil au plus grand bonheur de mes batteries. La photo du beau couché de Soleil cache derrière elle une journée froide et ordinaire de vanlife. Juste pour vous dire.

Pour $3, le State Park vous mets à la porte autour de 21H00. Pas de troubles, en arrivant j'avais spotté une descente de bateau avec un grand stationnement sans enseignes évidentes. Arrivé sur place à la noirceure, je découvre que ça coûte $1. Bien que la place est vide et qu'il n'y a aucun bâtiment autour, pour $1 on prendra pas de chance.

Pendant que je commence à figurer comment payer mon parking, un camion avec un énorme bateau arrive sur place et en me voyant...arrête! Quelques minutes plus tard il se déplace un peu plus loin après m'avoir observé un boutte. J'ai le méchant feeling d'avoir mis un stop à une activité quelconque. Il y a encore du gros traffic de drogue dans le golfe du mexique, je suis au milieu de nowhere...je suis seul. Pas de témoins. La vibe est vraiment mais vraiment pas bonne. Bebye.

45 minutes plus tard, j'étais en sécurité dans le parking du Walmart à Abbeville. Je suis resté quelques jours dans le coeur de la ville. J'ai eu l'occasion de voir les gens de la place commencer les festivités de Noël et enfin essayé le poulet frit chez Popeye's. PFK et St-Hubert peuvent aller se ré-habiller.


C'est beau Abbeville mais l'océan me manque. J'ai fait le plein de tout et je suis de retour à Rutherford Beach pour une douzaine de jours. J'aime être un beach bum et en plus on y rencontre des nomades de partout. Là si je peux juste pogner ce maudit faucon avec mon kodak!!!

Bonne Route

Gerry :)

Sunday, December 1, 2019

Lake Fausse Pointe State Park.


Après 4 jours dans Abbeville et St-Martinville, le temps est arrivé pour me perdre dans les routes de campagne de la Louisianne longeant le Bayou Teche. Pas de GPS, une direction générale, vers le sud. Mon seul horaire, trouver un spot dodo avant la noirceure.


C'est surprenant comment ce petit voyage aujourd'hui m'a ramené au Québec. À quelques exception près, j'aurais cru me promener dans Mirabel tard en été. Les fermes ressemblent beaucoup aux nôtres, juste à remplacer le maïs par de la canne à sucre. Les chemins parfois rabotteux me ramènent aussi chez nous. Il faut dire qu'en Louisianne les villages issus d'acadiens sont construit autour des églises comme au Québec. Les gens y sont encore très pieux.


La découverte du jour fut le Lake Fausse Pointe State Park que j'ai trouvé en suivant les enseignes. Tout un deal! Visite du parc, coupé mes cheveux, rasé la barbe et une vraie douche pour la modique somme de $3. Ça fait du bien. Je suis maintenant à New Iberia qui ressemble à une version miniature de New Orleans. On va voir qu'est ce que je vais y trouver.


Un gros merci à mon ami Ford qui m'a fait découvrir le gumbo et dont j'ai eu le privilège de rencontrer ses parents. Ma découverte de la Louisianne est grandement influencée par des gens comme son père qui me pointe dans différente direction.

Bonne Route

Gerry :)