Des mots prononcés par ma fille récemment qui ont porté à réflexion. Permettez moi d'élaborer. Tout ça a commencé en 2014 avec l'achat d'une bonne vieille GMC Vandura 1980. Nostalgie du véhicule sur lequel j'avais appris à conduire et rêves de tripper van comme dans le temps les fins de semaine et pendant les vacances. On avait trouvé quelques autres trippeux et en 2015 on a créé Québec Vanning parce qu'il n'y avait rien qui répondait à notre passion. Les groupes de Westfalia étaient pas mal fermés aux autres vans. On a capoté rendu à 100 membres, imagine.
Par enthousiasme, innocence et ignorance on a partagé notre passion ouvertement avec d'autres sans trop savoir où ça allait mener ou devenir. Avoir su, on aurait fait plus attention, mais ce qui est fait est fait, les débordements, les abus et les 20% de cabochons qui font bien ce qu'ils veulent. Quelques part, ça aurait abouti au même, je crois. Passer du mode "weekender" au mode temps plein a changé la perspective et l'importance de l'accès aux endroits publics et de leur conservation. Mon style de vie en dépendait encore plus que des likes sur Facebook ou Instagram.
Arrive récemment une vague de nouveaux qui veulent vivre la totale comme ils ont vu sur les réseaux parce que c'est tellement cool, pas cher et ça a l'air simple. Certains vont garocher de l'argent dans un clé en main sans trop savoir dans quoi ils s'embarquent et ça donne ce que ça donne. La vanlife c'est tellement cool que tout le monde veut se l'approrier pour en extraire chaque cennes pendant que ça dure.
Je vous niaise pas, d'une compagnie qui réclame les droits exclusifs au mot, des compagnies d'assurances qui s'annoncent avec une belle van (Mais qui veulent pas assurer des conversions maisons), la FQCC qui met une belle photo de l'iconique Westfalia sans rien offrir aux vanlifers, tout y passe pour faire une piasse.
Des usagers de toutes sortes s'approprient la pratique de la vanlife. De la grosse fifth wheel à la tente, bien des gens pensent à tort que c'est du camping gratuit. Comme je me tue à le dire depuis des années, c'est pas ça pentoute.
L'explosion récente de sa popularité a aussi provoqué la société à réagir avec son coup de genou habituel quand soudainement trop de gens sortent du cadre établi avec une nouvelle façon de faire. Il faut règlementer, il faut tarifier. On voit un déchirement dans la communauté dernièrement alors qu'un côté continu à faire des efforts pour garder des espaces gratuits et que d'autres poussent pour des espaces tarifiés, parfois en mélangeant les deux.
Suite à ces constats, je fais quoi là dedans? La question devait se poser et après mûre réflexion, il est temps pour moi de concentrer mes énergies là ou elles seront les plus éfficaces et nécessaires. Car si je ne suis pas un vanlifer, une chose est certaine, je suis un nomade, ma fille confirme.
Je vis dans mon véhicule par choix et j'y vis bien. Je ne suis pas le seul et avec la crise du logement, plusieurs viendront bientôt se joindre à nos rangs, de façon volontaire, par nécéssité ou par désespoir. Il est temps de mettre de l'avant nos besoins et défendre nos droits. Des démarches ont déjà été entamées il y a quelques mois.
Deux groupes ont été mis en place par des nomades et leurs alliés. Un groupe de recherche d'une vingtaine de personnes dédiées, un collectif qui se creuse la cervelle pour trouver des solutions et les répandre. Une de ces solutions a été de créer un groupe de soutien fb exclusif aux nomades à temps plein. Ça l'air de rien, mais pouvoir discuter de nos enjeux sans le commentaire occasionnel "va dans un camping", c'est important et rassurant. Il y en a eu d'autres et il y en aura d'autres solutions. Si vous êtes nomade à temps plein, peu importe le véhicule, contactez-moi pour nous joindre. Vous le trouverez pas le groupe, il est privé et secret.
On m'a souvent donné le titre de "Bob Wells" québecois. J'ai l'intention de le mériter en publiant des capsules vidéos pour aider et informer les nomades à temps plein. Faire des vidéos pour mes chars téléguidés m'a mis plus à l'aise avec le montage. Ce blog ne va pas disparaître mais les publications seront plus rare.
Finalement, que va devenir ma participation au sein de l'Association Vanlife Québec? Aujourd'hui plus que jamais, sont existence est essentielle et elle a mon soutien entier. Tous les joueurs importants sont à la table de son CA. Weekenders, temps pleins et industries font partie intégrale des discussions, débats et représentations. Sans elle, on a rien. Elle représente et défend les interêts de tous les nomades que ce soit à temps plein ou partiel.
Alors oui ma fille, bien que plus souvent sédentaire, papa est un nomade. :)
Aspirer à inspirer avant d'expirer.
Gerry