Monday, May 30, 2022

Quand dormir est un crime!

 


Oui, vous avez bien lu, bientôt dormir sera un crime. J'ai reçu ce texte d'une lectrice et avec sa permission, je vous le partage:

"L'état du Tennessee criminalise le fait de dormir dans un endroit public autre qu'un BLM, forêt nationale ou tout autre endroit de camping.  Si tu dors sur un banc public ou dans ton véhicule dans un quartier résidentiel par exemple, c'est un délit criminel et tu vas en prison pour ça.  Si tu vas en prison, tu perds ton droit de vote.  Conclusion, l'état du Tennessee criminalise la pauvreté et retire le droit de vote des démunis!  Il y a des personnes qui dorment dans leur véhicule par choix.  D'autres par obligation. Déjà que l'environnement météorologique déréglé est un défi pour les nomades, assiste-t-on à un glissement de l'environnement social?  Pourquoi une personne qui n'a pas les moyens de se payer une maison ou un loyer ne pourrait-elle pas dormir dans un véhicule? Une personne avec peu de ressources financières n'a-t-elle pas, elle aussi, le droit de dormir en sécurité dans un lieu autre qu'un foyer, refuge ou peu importe comment on appelle ça? Nous, ceux qui dorment dans leurs véhicules par choix ou non, sommes marginalisés.  Au lieu de s'inspirer des marginaux, ils nous encadrent avec des lois et certains vont jusqu'à nous criminaliser.  C'est un manque total d'imagination et d'empathie. Pourquoi une activité aussi tranquille et paisible que dormir serait criminelle? Comment une action vitale, dormir, s'est-elle transformée en arme contre la pauvreté?"

Cette loi prend effet le 1er juillet prochain. C'est pas rien et ça donne froid dans le dos. Si moi je m'y fait prendre, ça signifie que je ne peux plus entrer aux États-Unis! On peut pas y faire grand chose mais ça porte à réflexion sur les villes ici au Québec qui mettent en place des règlements municipaux discriminatoires à cet effet. 

La question se pose, mais qu'est ce qui peu bien pousser des élus à passer de telles lois? Y répondre, c'est aussi répondre à la question, "pourquoi les gens passent leur été dans un camping sur le bord de la 20?".

Je vous voit venir, "man t'en a fumé du bon!" mais restez avec moi, je m'explique. Il y a des lustres, l'humain était nomade mais pas par choix. Le IGA de l'époque qu'étaient les troupeaux d'animaux se déplaçaient et les consommateurs avec. Aussitôt que l'humain a figuré comment domestiquer le bétail et faire pousser de la bouffe, il est vite devenu majoritèrement sédentaire. Le comfort de vivre sur place dans un environnement connu et sécuritaire est devenu la norme.

Même chose que notre campeur saisonnier sur le bord de la 20. Il est dans un environnement sécuritaire dans un microcosme de sa banlieue où il connait pas mal tout le monde et où les enfants peuvent vagabonder en toute sécurité. Pendant que ses enfants s'amusent il est très heureux d'arroser son gazon, écouter sa télé et se promener en cart de golf pour aller s'acheter un hotdog à 4$ comme dans le 450 de tout les jours mais en campagne.

Le camping saisonnier classique québécois est rempli de règles à suivre pour garder tout le monde heureux et le campeur peut même en ajouter d'autres avec des petites pancartes sur son terrain comme "va faire pisser ton chien ailleurs". Tout ça, sans présence policière car tout le monde s'auto police. Allez pas rouler 15 km/h, on va vous arracher la tête, c'est 10. Le comfort et la sécurité au prix de certaines libertés, c'est ça la norme peu importe où se trouve les gens, même sur le bord de la 20, c'est comme ça dans notre société.


Arrive des gens qui ont figuré comment être autonomes et mobiles à peu de frais et qui aiment explorer l'inconnu au risque de la sacro-sainte sécurité et pour un peu moins de comfort. Plate à dire, mais ça fait parfois chier le peuple. Au delà qu'on vie bien avec pas grand chose, le fait qu'on y arrive sans encadrement, ça dérange, parfois beaucoup.

Pas d'hydro, peu ou pas de loyer, pas de taxes municipales, "comment ça qu'eux autres s'en sauvent", est la réaction qu'on entend pas comme nomade mais qui est dans l'esprit de la majorité des gens. Ce que la majorité ne réalise pas c'est que notre mode de vie n'est pas illégal mais bien notre droit. Le droit d'exister, le droit de vivre où l'on veut. Ce n'est pas demain la veille que ça va changer, mais soyez conscient de la montagne devant vous si, par choix ou non, un jour vous devenez un résident sur roues.

Aspirer à inspirer avant d'expirer.

Bonne route

Gerry :)


1 comment:

  1. Au Québec, je ne comprends pas pourquoi les citoyens qui habitent les villes dont les maires sévissent contre ceux qui dorment paisiblement dans leurs véhicules stationnés LÉGALEMENT ne se révoltent pas.  Si ce règlement absurde n'est pas contesté, quel message cela envoie-t-il aux maires de ces villes?  Qu'ils ont le champ libre pour écrire d'autres règlements absurdes!  Qui les arrêtera ? Réveillez-vous citoyens!

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