Wednesday, August 3, 2022

Le Manifeste de l'itinérant et l'itinérante volontaire

 


Nous avons choisi de quitter la tradition pour ne pas dire le piège. Cette croyance nous a été inculquée depuis notre enfance, nous  garantissant securité et confort, cela au prix de la liberté de notre temps et de nos choix. Nous avons eu le courage de prendre la décision de vivre de façon simple et minimaliste dans nos véhicules.

Notre nouveau choix nous amène la plupart du temps où et quand nous le voulons, parfois au prix de quelques inconforts que nous subissons bien volontier. Ceux qui auparavant nous auraient dérangés, nous les affrontons avec joie et l'espoir de nouvelles opportunités. Cette ouverture à la vie au gré des routes nous permet de découvrir non seulement le territoire, localement ou sur de longues distances, mais aussi ceux et celles qui l'habitent dans un bonheur qui n'est pas limité dans le temps.

Plusieurs d'entre nous avons réalisé que le temps au-delà de toute chose, est le bien le plus précieux. Chaque personne en possède une quantité infime et nul ne peut l'accumuler. Notre mode de vie nous permet d'être maître de cette richesse afin d'en faire usage à notre guise.

On dirait que le bonheur dérange. Du moins pour certains y ayant travaillé d'arrache pieds pendant des années sans l'avoir trouvé. Pour ces personnes, il est difficile de croire que quelqu'un ait réussi à l'atteindre de façon aussi simple. Avec l'ignorance de ce qu'est la vie nomade, qui engendre parfois la peur, la combinaison de ces deux éléments nous attire parfois du mépris. Mépris qui se transforme à l'occasion en règlementation, nous empêchant d'exister en tant que nomades.

Notre société, historiquement sédentaire, a de la difficulté à concevoir qu'il est possible de vivre autrement qu'entre 4 murs ou dans l'enclos d'un camping. Notre vie nomade est tout autre que du camping. Il s'agit de notre quotidien, mais à l'intérieur d'une résidence qui est mobile. Les activités légitimes qui se vivent à l'intérieur d'un véhicule légalement stationné ne regarde personne, n'en déplaise aux législateurs municipaux. Vivre, manger et dormir sont un droit au même titre que  celui de se déplacer ou d'élire résidence n'importe où à l'intérieur du pays.

Bien que dispersés, nous sommes une communauté serrée. La technologie moderne qui nous permet d'être autonomes en énergie peut importe où nous sommes, nous permet aussi de rester en contact avec le monde. Car nous sommes autonomes et non dépendant de programmes d'aide, bien qu'ils soient nécessaires pour plusieurs moins bien nantis. Nous sommes reliés via les réseaux sociaux qui nous permettent de nous entraider et de partager de l'information rapidement. Cette communauté inclue des milliers de nomades à temps partiel qui goûtent à cette liberté à l'occasion aussi intensément que nous. Nos empreintes économique et sociale sont non négligeables.

Avec le prix des loyers qui augmente sans cesse, d'autres rejoindront nos rangs, que ce soit par choix ou non. Il est primordial de cesser d'avoir peur et de sortir de l'ombre. Vous n'avez pas à avoir peur chaque soir où vous fermez les rideaux avant de dormir, vous n'avez pas à avoir peur de vous afficher, vous n'avez pas à avoir peur que l'on cogne à votre porte au milieu de la nuit. Bien que cet énoncé soit évident, c'est la triste réalité pour plusieurs quotidiennement. Il ne doit plus en être ainsi.

Unissons nos voix chaque jour peu importe où nous sommes pour faire entendre notre seule et unique revendication:
Si nous sommes légalement stationnés et que nous ne dérangeons personne,
laissez-nous tranquille.

Gerry Lauzon
Nomade

Ce texte est du domaine public et peut être partagé librement.

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